Dans la première partie, nous avons introduit l’idée d’un travail à effectuer sur soi-même afin d’être capable de produire un mouvement total dans les six directions, c’est-à-dire, s’assoir dans la posture.
Si vous essayez cet exercice de but en blanc, vous constaterez qu’il vous sera impossible de poser votre attention dans les six directions en même temps. Votre mental privilégiera une ou deux directions à la fois. Essayez par exemple d’être conscient de l’appui de vos pieds au sol, du placement de vos coudes et de la direction du sommet de votre tête. Le mental effectuera un scanning et voyagera d’un point à l’autre mais il sera incapable d’être partout en même temps. Très vite, il se rebellera et trouvera mille et un prétextes pour vous sortir de cette position inconfortable.
Avec un peu d’entraînement, on peut prendre conscience du point d’entrée et du point de sortie d’une ligne de force. Par exemple si vous avancez votre pied gauche en tendant le bras gauche devant vous et qu’un partenaire pousse sur cette main gauche, vous pourriez sentir une sortie de cette force dans votre pied droit par une pression accrue de celui-ci sur le sol. Là vous avez identifié deux directions. Mais les autres ? Et quel a été le chemin de cette force à travers votre corps ? Comment reproduire cette expérience et en variant volontairement une donnée, modifier le résultat ?
Que faire pour y arriver ?
La première étape et la plus importante est de cesser de nous identifier avec le corps et les sensations. Prendre ce recul afin d’observer ce qui se passe, rien de plus, rien de moins. Il s’agit donc d’activer l’observateur en arrêtant l’identification.
« Vous n’avez rien de plus concret ? », me direz-vous.
Et je vous répondrai : « C’est très simple ! A l’image des saints céphalophores, coupez-vous la tête ! ».
Pour la petite histoire, un saint céphalophore, est un personnage à qui l’on a coupé la tête, qui la ramasse et qui se remet en route en la portant dans les mains au niveau du cœur.
L’image de Saint François-Xavier portant sa tête devant lui et portant au sommet de son buste un soleil placé par un ange résume très bien le processus de mort-renaissance.
Pour être définitivement clair, nous n’avons pas de tête ! Et penser avec celle-ci est une croyance due à notre identification à l’image que nous nous faisons de nous-mêmes.
Pour preuve, acceptez de vivre l’expérience fulgurante suivante. Elle fut mise au point par Douglas Harding qui écrivit un livre au titre extraordinaire : Vivre sans tête.
Voici l’exercice donc :
Que voyez-vous dans la direction du doigt ?
Certains me diront : « Moi ! ».
Nous répondrons : « Ah bon !? Mais alors pourquoi utilisez-vous un miroir pour vous raser ? ».
D’autres me diront : « Mon doigt ! ».
Et là encore notre constatation sera : « Vous regardez votre doigt et pas dans la direction indiquée par celui-ci ».
Quelques-uns se rendront compte qu’ils ne voient rien ! Qu’en fait, ils sont un corps sans tête !
À la bonne heure ! Vous voilà éveillé !
Vous êtes en train de percevoir autrement. Ou dit différemment, vous avez « percé » pour « voir ».
Pour entrer dans cette nouvelle perception de vous-même, vous êtes mort à ce que vous croyiez être pour redécouvrir ce que vous n’avez jamais cessé d’être. Comme le saint cité ci-dessus, votre tête est maintenant un soleil. Le soleil, ce principe actif dont nous avons déjà fait allusion sous un autre nom : le Souffre.
À suivre…