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Au début, la doctrine des chakras, décrite dans les Upanishads tardifs, était utilisée par les Hindouistes Yogins (adeptes du Yoga). Pour éveiller la Kundalini ils utilisaient en effet les techniques du Hatha-yoga et du Kundalini-yoga : Asanas (postures), yamas (régimes), prayanamas (exercices respiratoires), dharana (concentration), etc ....
Mais vers la même époque (au 5ème siècle aprés JC) la Kundalini était également utilisée par un autre courant Hindouiste, celui des Shaktas / Tantrikas (adeptes du Tantrisme hindouiste). Ce courant utilisait les mantras (incantations), les mudras (gestes), les yantras (figures géométriques) et l'ascèse sexuelle. Sa doctrine était décrite dans les livres Tantras.
Plus tard ces deux courants hindouistes fusionneront, la partie "Yoga" étant appelée "Tantra blanc" ou "Daksinâcâra" (voie de la main droite) et la partie sexuelle étant appelée "Tantra rouge" ou "Vâmâcâra" (voie de la main gauche).
Cependant les pratiques du Tantrisme n'étaient pas une invention des Hindouistes car elles étaient déja apparues un siècle plus tôt (au 4ème siècle aprés JC) chez les Bouddhistes. (Une forme de proto-Tantrisme semble même être décelable dans le Dharani Pitaka, livres bouddhistes datant de vers le 1er siècle aprés JC).
Actuellement ce Tantrisme bouddhiste (Tantrayana) a disparu de l'Inde, mais il survit encore au Thibet sous la forme du Bouddhisme Vajrayana.
Chez les Thibétains, on peut donc retrouver des données restées plus primitives sur les chakras. Ceux-ci y sont appelés "khorlos", le nadi Shushumnâ est appelé "mu", le prana est appelé "lung" et la Kundalini est appelée "Tummo".
Les khorlos sont au nombre de cinq, comme dans le Yogatattva Upanishad, mais ils sont placés d'une manière moins déroutante.
Il existe aussi un autre système avec 6 khorlos (4 principaux plus deux secondaires. Les khorlos principaux étant ceux ou les nadis Ida et Pingala forment le plus de noeuds). Ici le Tummo monte par la colonne vertébrale jusqu'au sommet du crâne, pour redescendre ensuite devant, vers le point situé entre les deux sourcils (et qui ne semble pas être compté parmi les khorlos).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cependant les pratiques utilisant les chakras et la Kundalini ne semblent pas être non plus une invention des Bouddhistes.
En effet ceux-ci avaient été devancés par les Chinois Taoistes. Et il est probable que ce sont les missionnaires bouddhistes qui ont rapporté ces pratiques de leurs voyages en Chine vers le 3ème siècle aprés JC (ou même avant).
Les Chinois Taoistes, en effet, connaissaient déja tous les concepts du Tantrisme, probablement dés avant JC.
Chez eux l'énergie ou souffle vital (Prana) s'appelait "QI / CHI", les nadis s'appelaient "KINGs", la Kundalini s'appelait "JING" et les chakras s'appelaient "DAN-TIENs", ce qui signifie "champs de cinabre". Ce nom évoque le cinabre (sulfure de mercure) que les alchimistes chinois Taoistes utilisaient dans leurs essais de transmutation. Cette alchimie s'appelait WEI-DAN ("alchimie externe"), mais, il en existait une autre : la NEI-DAN ("alchimie interne") qui consistait à transmuter le corps lui-même pour le rendre immortel. On disait que son but était de produire le HUAN-DAN, "l'élixir d'or" ou "cinabre du retour à l'unité primordiale", à partir du souffle QI, de l'essence JING et de l'esprit SHEN.
Le plus ancien alchimiste chinois connu était LI SHAOJUN (mort en 133 av. JC). Il cherchait à transmuter le cinabre en mercure par l'alchimie externe, mais cherchait aussi à transmuter le corps en esprit immortel par l'alchimie interne, en utilisant un régime sans céréales.
LIEOU-AN / HOUAINANTZEU (mort en 122 av.JC) pratiquait aussi l'alchimie et fut le premier à parler du souffle vital QI.
(Il est possible qu'une même tradition alchimiste ait alors existé en Inde car on connait Vyâdi, un alchimiste hindouiste qui aurait vécu au 1er siècle avant JC. Et Bolos de Mendes,le premier alchimiste gréco-égyptien, aurait vécu vers la même époque à Alexandrie).
WAIPOYANG (mort en 142 ap.JC) écrivit le premier manuel d'alchimie, le CANDONG-QI / TAN-TUNG-CHI. Il fut le premier à parler des DAN-TIENs et à utiliser des techniques de rétension du souffle et du sperme pour atteindre l'immortalité.
GE-HONG / KO-HONG (283-343) écrivit le livre alchimique BAO-PU-ZI (en 332) ou sont décrits également des exercices respiratoires (XING-QI) et sexuels (FANG ZHONG SHU).
Ces Taoistes pensaient que, dans notre corps, se trouvaient trois centres appelés DANTIENs ou TANTIENs (l'équivalent des chakras) :
- Le XIAO-DANTIEN (DANTIEN inférieur) / HUA-SHI (étang fleuri) / HUANG-TING-GONG (palais de la cour jaune), situé derrière le nombril, face aux deux reins. C'est le siège du dieu appelé "le Un inférieur" ou le petit YINGER.
- Le ZHONG-DANTIEN (DANTIEN médian) / ZHONG-LIAN-SHI (étang médian du lotus) / JIANG GONG ou XIANG-GONG (palais écarlate), situé à trois doigts en-dessous le coeur, derrière lui. C'est le siège du dieu appelé "le Un médian" ou ZHEN-REN (Homme réel).
- Le SHANG-DANTIEN (DANTIEN supérieur) / SHANG-LIAN-SHI (étang supérieur du lotus) / YUTING (chaudron de jade), appelé aussi NIWAN, ce qui signifie théoriquement "pilule de boue" ... mais qui est plutôt la déformation du terme bouddhiste "Nirvana". Il est situé dans le crane, derrière les sourcis, à l'intérieur du "palais mystérieux" (pinéale). C'est le siège du dieu appelé "le Un supérieur" ou CHIZI-DIZUN (le Seigneur impérial nouveau-né).
Certains parlent encore d'un autre DANTIEN, le XUAN-DAN-GONG (palais du cinabre mystérieux), centre invisible situé au-dessus de la tête et siège du dieu suprême "Seigneur grand-Un" sous la forme d'un bébé.
Les DANTIENs étaient aussi le siège de trois démons appelés GUs ("vers") à partir du 2ème siècle aprés JC, et SHIS ("cadavres") aprés le 4ème siècle aprés JC. Celui du DANTIEN inférieur s'appelait XUE-SHI ("cadavre sanglant"), celui du DANTIEN médian était BAI-GU, la "demoiselle blanche", et celui du DANTIEN supérieur était QING-GU, le "vieux bleu".
Ces trois créatures allaient rapporter tous les pêchers de leur détenteur au Seigneur du ciel, incitant celui-ci à abréger sa durée de vie en punition. Pour atteindre l'immortalité il était donc nécessaire de se débarasser d'eux grace à un régime spécial excluant toute céréale (de tels régimes spéciaux existent aussi chez les Hindouistes Tantrikas).
On disait aussi que le DANTIEN inférieur contient l'essence JING, de nature sexuelle. Cette dernière étant de deux sortes : Il y a le XIANTAN-JING (Essence innée) qui provient de l'hérédité et est associée au sperme et au sang menstruel. Et il y a le HOUTIAN-JING (Essence acquise) qui est produite à partir du souffle et de la nourriture dans le JING-SHE (Demeure de l'essence), prés du DANTIEN inférieur.
Le DANTIEN médian contient le souffle QI provenant de la respiration.
Et le DANTIEN supérieur contient l'esprit SHEN.
Tout cela fait penser aux cinq vayus ('"souffles") des Hindouistes, qui sont situés chacun dans la région d'un des cinq chakras inférieurs : Apana, Vyâna, Samâna, Prâna et Udâna.
Pour rallonger sa vie il était nécessaire d'économiser son JING. Il était même intéressant d'accroitre celui-ci en l'"émouvant" grace à la présence du sexe opposé ... mais il fallait ensuite éviter de le dépenser lors de l'acte sexuel. Les Taoistes avaient donc mis au point une technique sexuelle (FANG-TCHONG) de rétension du sperme, exactement comme les Tantrikas.
L'essence de l'homme était appelée "essence YANG" (essence masculine / sperme) et l'essence de la femme était appelée "essence YIN" (essence féminine / sang menstruel). Pour conserver la jeunesse, il était conseillé aux hommes d'aspirer l'essence YIN de nombreuses jeunes femmes tout en conservant leur essence YANG. Ainsi leur essence YANGétait renforcée par l'essence YIN. Le SUNU-JING dit que l'empereur HUANGDI serait devenu immortel ainsi. De même il était conseillé aux femmes de vampiriser l'essence YANG de nombreux jeunes hommes afin de renforcer leur essence YIN. Selon Zhuangzi, auteur du 4čme sičcle av.JC, la déesse XIWANGMU conservait sa jeunesse ainsi, en couchant avec de nombreux jeunes hommes ŕ qui elle soutrayaiit leur énergie YANG :
"C'est une femme qui obtint le Tao en nourrissant son propre yin."
Un autre texte précise :
"La reine du paradis occidental (XIWANGMU) n'a aucun mari mais elle aime copuler avec de jeunes garçons. Ce secret, cependant, ne devrait pas ętre divulgué, de peur que d'autres femmes n'essayent d'imiter les méthodes de la Reine-mčre."
Dans les mythes chinois, on trouve aussi les HULU-JINGs, ce sont des renards capables de se transformer en belles jeunes filles pour séduire les hommes et les vampiriser de leur essence YANG, afin d'atteindre l'immortalité. (On représente souvent un tel renard à coté de XIWANGMU). Des mythes comparables existent au sujet des chats et des blaireaux. (On remarquera que ces trois animaux cités correspondent à trois constellations chinoises placées à cheval sur les constellations occidentales de la balance et du scorpion).
Pour transmuter leur corps et le rendre immortel, les Taoistes avaient également mis au point la technique du TAI-XI (Respiration embryonnaire) qui tentait de reproduire la respiration du foetus (par le cordon ombilical). Cela consistait à avaler de l'air par l'oesophage au lieu de l'aspirer par la trachée. Puis on retenait sa respiration le plus longtemps possible afin conserver l'air et de se "nourrir des souffles" c'est à dire du QI contenu dans l'air. (C'était donc une forme d'aérophagie !) Le QI était ensuite descendu jusque dans le DANTIEN inférieur ou il se mélait à l'essence JING, puis les deux remontaient le long du canal médulaire pour traverser le DANTIEN médian et atteindre le DANTIEN supérieur afin d'y "réparer le cerveau".
Le QI et le JING étaient symbolisés par le MERCURE et le PLOMB ou par le DRAGON et le TIGRE (les alchimistes occidentaux parlaient du MERCURE volatile et du SOUFRE fixe, ou du ROI et de la REINE). Leur union créait le SHEN (esprit) immortel, ce dernier apparaissant symboliquement sous la forme d'un "embryon mystérieux" qui devait se développer. Le CANTONGQI l'appelait l' "enfançon" ou la "perle", et l'alchimiste DAOZHANG l'appelait XUAN-ZHU (la perle mystérieuse) ou LU-ZHU (la perle de rosée). Cet embryon était concu dans le DANTIEN inférieur (trois pouces sous le nombril), se développait dans le DANTIEN médian puis naissait dans le DANTIEN supérieur. Ensuite il ne fallait pas le laisser sortir tout de suite par la "porte du ciel" (fontanelle) car il était encore trop faible. Il fallait l' "alaiter" encore pendant trois ans jusqu'à ce qu'il devienne un YIN-SHEN capable de sortir du corps sous une forme immatérielle. Puis il se transformait en un YANG-SHEN immortel capable de se déplacer sous une forme matérielle.
Cette transformation était aussi décrite en termes alchimiques par l'écoleTCHONG-LU : Il fallait d'abord réaliser le XIAO-TCHENG (l'accomplissement mineur) consistant à transformer le JING en QI. Puis venait le ZHONG-TCHENG (accomplissement médian) consistant à transformer le QI en SHEN. Et tout se terminait par le DA-TCHENG (accomplissement majeur) consistant à fondre le SHEN dans le HIU (vacuité).
Ces trois accomplissements sont également appelés SAN-HUA (les trois fleurs) dans le livre TAOFA HOUEIYUAN. L'atteinte de la vacuité, à la fin du processus, portant le nom de SAN HUA TSIU TING (Rassemblement des trois fleurs au sommet de la tête).
La rétension du souffle QI utilisée par les Taoistes était connue aussi par les Hindouistes sous le nom de "Prana-yama".
Ainsi, dans le Yoga Kundalini Upanishad 19, il est écrit :
"Je vais maintenant te décrire brièvement le contrôle du souffle, Pranayama. L'énergie vitale, Prana, est le vayu (souffle) qui se meut à l'intérieur du corps. La rétention du souffle est appelée Kumbhaka.
Le Dhyana-Bindu Upanishad 23 dit :
"On doit prolonger la rétention de souffle aussi longtemps qu'on peut tenir, tout en psalmodiant l'Omkara, jusqu'à sa dernière vibration."
Et le Yoga Chudamani Upanishad 100 explique :
"Tant que l'énergie vitale ascendante occupe le corps, l'énergie vitale descendante doit être empêchée; la quantité de Prana introduite dans le corps par une inspiration doit être conservée et mobilisée dans l'akasha du cœur en allées et venues. "
Cependant, vers le 10ème siècle, les Taoistes estimèrent que la technique de rétension du souffle était une erreur. En effet il existe deux sortes de QI : Le WAI-QI (souffle externe) qui provient de l'air respiré et le NEI-QI (souffle interne) ou YUAN-QI (souffle originel) qui est hérité des parents et est stocké naturellement entre les reins.
Le DongYuan Jing explique à ce sujet :
"Il existe deux QIs (souffles) : le NEI-QI (souffle interne) et le WAI-QI (souffle externe). Celui qui dissipe est semblable à un nuage de fumée, et celui qui recueille est comme une chevelure; il est visible sur la peau, il a les cinq couleurs, vert, rouge, jaune, blanc et noir, celui-ci est le WAI-QI (souffle externe). Mais le NEI-QI (souffle interne) de l'homme provient du DANTIEN ..."
Il était donc inutile d'aspirer du WAI-QI, il suffisait juste d’empêcher le NEI-QI de sortir du corps lors de l'expiration.
Ces pratiques demandaient que l'on se concentre sur les DANTIENs afin d'y mener le QI. Mais il existait plusieurs écoles taoistes qui s'y prenaient chacune à leur manière :
- L'école du nord conseillait de se concentrer sur le centre du DANTIEN inférieur.
- L'école de l'est conseillait de se concentrer sur un point situé entre les deux reins, derrière le DANTIEN inférieur.
- L'école de l'ouest conseillait de se concentrer sur le DANTIEN inférieur mais aussi sur un "DANTIEN extérieur".
- L'école du sud conseillait de se concentrer sur le DANTIEN médian, dans la poitrine.
Et les Taoistes utilisaient encore un autre parcour pour diriger le QI : Cette méthode, qui est encore utilisée dans le QIGONG, consiste à faire circuler le QI autour du corps à l'intérieur de deux méridiens d'acupuncture. Le QI monte dans le dos, en suivant le méridien TOU-MO / DU-MAI (vaisseau gouverneur du yang) jusqu'au sommet du crane. Ensuite il redescend par le devant du crane (cela rappelle le circuit utilisé par la Tummo des Thibétains). Arrivé au niveau du palais supérieur de la bouche, le QI est bloqué. Il faut alors lever la langue pour lui faire toucher le palais, ce qui permet au QI de passer pour pénétrer dans un autre méridien d'acupuncture : le JEN-MO / REN-MAI ( vaisseau conception du yin). Le point de passage entre les deux méridiens, situé sur le palais, à 4 cm derrière les incisives, était appelé HSUAN-YING ou "Pont des pies". Il peut être rapproché du chakra Tâlu / Lalâna / Kala que l'on situe dans le palais uvulaire. Ensuite le QI redescendait sur le devant du corps jusqu'au périnée ou elle pouvait à nouveau entrer dans le méridien TOU-MO pour recommencer un nouveau tour. On appelle ca l' "orbite microcosmique".
On notera que cette pratique consistant à remonter la langue pour établir le circuit entre les deux méridiens ressemble à des pratiques similaires chez les Hindouistes .
Ainsi, dans le Yoga Kundalini Upanishad 40-41, il est écrit :
"Ô toi, le meilleur parmi les sages, je te conseille donc de le pratiquer par étapes successives. Quand la langue va toucher le Brahmarandhra en passant par l'extérieur, il faut y placer la langue seulement après avoir déplacé le verrou de Brahman , lequel ne peut être maîtrisé par les Devas."
Et le Yoga Chudamani Upanishad 52 dit :
"Renverser la langue et l'introduire dans la cavité de la tête, tout en fixant son regard entre les sourcils, c'est cela le khechari mudra".
Et le Dhyana-Bindu Upanishad 79-81 dit :
"Lorsque la langue est renversée dans le pharynx, c'est le mudra de la vision subtile, latente entre les sourcils, que l'on nomme Khechari (Khechari Mudra = sceau de l'Oiseau / geste du corbeau).
Celui qui connaît et pratique le Khechari Mudra ne connaît plus ni maladie, ni mort, ni sommeil, ni faim, ni soif, ni évanouissement. "
Les méridiens TOU-MO et JEN-MO ne font pas partie des 12 KINGs (méridiens) classiques d'acupuncture mais des 8 méridiens d'acupunctures dits "curieux" ou "merveilleux".
Les divers méridiens chinois peuvent être rapprochés des principaux nadis hindouistes. Ainsi le TSOU-TAE-YANG (méridiens de la vessie) prend sa source dans le coin de l'oeil et rejoint le 5ème orteil, et le TSOU-YANG-MING (méridien de l'estomac) prend sa source prés de l'oeil et de l'oreille et rejoint le 2ème orteil, et : Ils ressemblent aux nadis Gandhari et Hastajihva qui relient l'oeil (droit et gauche) avec le gros orteil (droit et gauche), et aux nadis Pusha et Yashasvini qui relient l'oreille (gauche ou droite) avec le gros orteil (gauche ou droit). Par contre les autres méridiens et nadis sont difficiles à faire correspondre.
Au 6ème siècle, le CHANGTONG SINTAN KINGKIUE résumait toutes ces méthodes en disant que l'alchimie interne NEIDAN utilisait TSOU-CHEN (concentration), PI-QI (rétension du souffle), FANG-TCHONG (pratiques sexuelles), PI-KOU (régimes), etc ...
Toutes ces pratiques seront utilisées également dans le Tantrisme de l'Inde.
Aprés s'être répendue dans le Taoisme, le Bouddhisme et l'Hindouisme, la doctrine des chakras sera également adoptée par l'Islam.
Dans le Risala-i-haq, écrit en 1647 par Mohamed dar Shikoh, se trouvent ainsi décrits trois centres ressemblants aux chakras : Le Dil-i-muddawar (coeur sphérique, mère du cerveau), le Dil-i-sanowaki (coeur de cèdre) et le Dil-i-nilofari (coeur de lis).
Et les Musulmans Soufis utiliseront aussi les six Lataifs (subtilités), sortes de chakras donnant des pouvoirs spirituels :
- Le Latifa-an-Nafsi, jaune, au dessous du nombril
- Le Latifa-al-Qalbi, rouge (ou jaune), à gauche dans la poitrine.
- Le Latifa-an-Ruhi, vert ou blanc (ou rouge), à droite dans la poitrine (ou au centre).
- Le Latifa-as-Sirri, blanc ou vert, dans le plexus solaire (ou à droite).
- Le Latifa-al-Khafi, bleu (ou noir), entre les sourcils.
- Le Latifa-al-Akhfa, violet ou noir (ou vert), en haut du crâne.
Et on retrouve même, semble-t-il, une influence de la doctrine des chakras en Europe, Dans le livre "Theosophia practica" écrit en 1696 par le rosicrucien Johann Georg Gichtel (1638-1710), un élève de Jacob Boehme.
Étant donné que la doctrine sur les chakras et la Kundalini varie beaucoups selon les religions, on peut se demander si celle-ci correspond vraiment à une chose objective. Elle ressemble plutôt à une simple croyance subjective qui se répend en se déformant et en s'adaptant aux différentes cultures. Les gens l'adoptant en tant que croyance, sans jamais s'interroger sur son bien-fondé.
Cependant il existe un fait curieux : Les Boshimans !Kungs d'Afrique du sud possèdent eux aussi une tradition sur une énergie appelée N/UM et qui ressemble beaucoups à la Kundalini. Pourtant ils n'ont jamais été en contact avec les Taoistes, les Bouddhistes ou les Hindouistes.
C'est ainsi que ce peuple pratique une danse appelée N/UM TCHAî impliquant une respiration rapide et superficielle permettant d' "enflammer" le N/UM dans le creux de l'estomac et de le faire monter dans la colonne vertébrale pour atteindre l'état !KIA. C'est ainsi qu'il est possible d'acquérir des capacités parapsychiques : Dons de guérison, vision à distance, capacité à marcher sur le feu, etc ... (Les Hindouistes Tantrikas prétendent développer également de tels pouvoirs et leurs donnent le nom de "Siddhis").
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